Filles uniques de BeKa et Camille Méhu
Aujourd’hui, je vous présente le tome 1 et le tome 2, d’une série qui m’a beaucoup plus et qui a pour titre, Filles uniques.
En fait, le tome 2 est sorti en bac en février 2022 et le tome 1 est sorti il y a maintenant quelques mois puisque c’était mai 2021.
Je m’y prends un peu tard, mais ce n’est pas grave, j’ai trouvé le tome 1, excellent, pour le 2 je suis un peu plus partagée, mais il mérite que l’on parle de lui et de fait je pense qu’il sera intéressant de suivre cette série.
Je pense qu’il y aura 5 tomes étant donné que l’histoire met en scène 5 jeunes filles. Chaque tome nous présente le vécu et l’histoire d’une des filles de la bande des 5.
Les auteurs.
Nous avons Beka au scénario et Camille Méhu au dessin.
Alors je vous parle tout de suite du graphisme puisque le style ne changera pas dans la série.
Ce sont des couleurs très feutrées, douces. Il n’y a pas de grands éclats dans la mise en page, tout est bien cadré, carré. C’est un ou plusieurs personnages que l’on voit vivre dans ces cases, vivre et s’exprimer, le dessin est fluide et les héroïnes y prennent toute leur place donnant une vitalité à l’histoire.
Nous commençons avec le tome 1, donc comme je vous le disais chaque tome aborde un des personnages de la série et ce 1er tome démarre avec Paloma.
Paloma, est une jeune fille rebelle placée dans une famille d’accueil. Cela commence très fort avec Paloma. Elle est placée chez Liselotte, une femme d’un certain âge qui vit seule et qui a l’habitude de s’occuper des enfants difficiles. Paloma extériorise rapidement son caractère provocateur face à Liselotte. Elle s’allume une cigarette et met le feu dans la poubelle papier de sa chambre. Liselotte garde son calme et quitte la chambre en lui rétorquant qu’après tout c’est sa chambre. Et bien sûr, ça marche, Paloma va éteindre, rapidement, ce début de quelques flammes.
On voit l’évolution de cette enfant dans sa famille d’accueil et la pédagogie dont fait preuve Liselotte sans jamais s’énerver, sans crier elle arrive à contrer les crises de colère de Paloma.
Elle finit par lui proposer un marché, elle ne la renvoie pas dans une autre famille d’accueil à condition que quelqu’un souhaite devenir son ami.
Et c’est au lycée, que tout commence, avec Chelonia.
Chelonia a convoqué Paloma, Céleste, Sierra et Apolline pour créer le club des mal-barrés.
5 filles isolées des autres que tout oppose, mais qui se retrouvent ensemble. L’une est harcelée, l’autre est rejetée, enfin elles ont toutes une particularité et c’est ce qui exacerbe leur fragilité face aux autres élèves de l’école.
Paloma va refuser de faire partie du club, mais les autres vont enquêter et comprendre ce qui rend Paloma si agressive.
C’est une très belle histoire, très attachante. J’ai adoré Paloma et son côté provoc. Les autres filles sont toutes intéressantes, on a envie d’apprendre à les connaitre.
J’ai trouvé dans cette bande dessinée beaucoup de tendresse et d’amour à donner. La fin est triste, mais pleine d’espoir. Paloma va se découvrir des amis, mais aussi une famille avec Liselotte qui va lui donner des racines pour s’ancrer dans sa vie.
Ce tome 1 aborde, la solitude, l’abandon, la responsabilité et surtout la trahison.
On y parle de Paloma, mais les auteurs nous préparent à la suite et distille quelques petites indications sur les autres personnages.
Avec ce tome 2 nous allons découvrir Céleste.
Céleste manque d’assurance, se trouve nul et s’isole. L’isolement amène bien souvent le harcèlement, et c’est bien ce qui arrive à Céleste. Elle est importunée tous les matins par deux garçons de l’école, mais heureusement Apolline est là pour venir la défendre.
Nous retrouvons aussi Paloma qui est sous la tutelle d’un homme chez lequel elle vit, ce qui horrifie Sierra. Elle y voit un risque d’abus sexuel pour Paloma.
Ce sont les deux sujets majeurs de ce tome 2. Ils y sont abordés avec finesse et discernement.
Il y a une planche très intéressante où l’on voit cote à côté Céleste et Apolline, Céleste et petite, introvertie, elle regarde par terre, on la sent timide, indécise, toute sa posture exprime son manque d’assurance alors qu’à côté d’elle, Apolline est grande, elle regarde bien en face avec naturel on la sent confiante.
C’est ce rapport à soi-même et la vision de soi que l’on donne aux autres qui s’exprime dans cette planche.
Céleste se trouve insignifiante, mais la raison en est simple c’est que ses parents ne lui donnent pas la confiance dont elle a besoin pour avancer.
Dans ce tome, il y a aussi Adrien, je vous en parle, car comme Céleste, il a un père abusif, même violent, il était frappé. Le père de Céleste ne la frappe pas, mais il abuse d’une violence psychologique ce qui est tout aussi intolérable.
En fait, ici tout ce qui était abordé dans le tome 1 revient, mais avec d’autres situations et pas tout à fait dans le même thème, mais le fond est là, c’est-à-dire comment arriver à être soi-même quand on est sous l’emprise d’un vécu difficile.
J’ai moins aimé ce deuxième tome, car en première lecture, je trouvais peu crédible l’histoire de Céleste. Mais en relisant je me rends compte que l’important ce n’est pas le contenu de l’histoire qui importe, mais comment les jeunes réagissent à des situations qui peuvent être extrêmement violente.
Cette série s’adresse à des ados à partir de 14 ans